Le Bisphénol A (BPA) est un contaminant alimentaire entrant dans la composition des plastiques polycarbonates et résines époxy utilisés pour la confection d’emballages et les revêtements intérieurs de boîtes de conserve au contact des aliments et boissons. Or le BPA est capable de s’extraire de ces plastiques et résines, notamment lorsque ces derniers sont chauffés, et de passer en faibles quantités dans les aliments. On en retrouve des traces dans les urines de 95% de la population européenne. Classé comme perturbateur endocrinien, oestrogéno-mimétique, le BPA est un leurre hormonal capable d’interagir avec des fonctions sous contrôle des œstrogènes. L’intestin est le premier organe en contact avec le BPA dès son ingestion. Pour autant il n’a jamais été considéré comme cible potentielle du BPA, les travaux  ayant principalement concerné la fonction de reproduction et le développement du cerveau.
Les recherches de l’Inra ont montré que les cibles de ce composé sont plus nombreuses que ce que l’on pensait jusqu’à présent. Les chercheurs de l’INRA  de Toulouse ont ainsi montré en 2009 que l’appareil digestif du rat est très sensible aux faibles doses de BPA, et que cette situation pourrait fragiliser l’éducation naturelle du système immunitaire au microbiote intestinal, avec des effets transgénérationnels. Une autre équipe a mis en évidence l’effet de faibles doses de bisphénol A sur le stockage des graisses dans le foie. D’autres équipes ont montré pour la première fois que la peau constitue probablement une autre porte d’entrée du BPA au sein de l’organisme. Sous la pression médiatique et des rapports d’expertise, la législation européenne et la législation française concernant l’utilisation du bisphénol ont été modifiées.

Le rapport d'étude de cas: